Critique de The Peasants : Des images époustouflantes sauvent-elles une intrigue décevante ? Découvrez le choc ! 

Plongez-vous dans le monde coloré et vibrant de "The Peasants", qui repousse les frontières de l'animation artistique et visuelle. Cependant, ce chef-d'œuvre visuel se perd dans une histoire redondante et non innovante. Découvrez comment des visuels époustouflants tentent de compenser une narration médiocre dans cet examen critiques de "The Peasants".

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Au début des années 2000, le recours systématique à l’animation par ordinateur a jeté une ombre sur l’avenir de l’animation traditionnelle. Alors que certains pronosticaient la disparition de l’art de l’animation dessinée à la main, d’autres ont persisté et réussi à perpétuer ses mérites. Finalement, l’évolution du temps vient dévoiler les limites d’une animation CGI face à des films comme Shark Tale, Bolt ou Jimmy Neutron : Boy Genius. DK et Hugh Welchman reviennent alors avec The Peasants, une nouvelle initiative pour revigorer le monde de l’animation.

Lors de leur précédent projet, Loving Vincent en 2017, ils avaient innové en introduisant une nouvelle approche artistique. Cette fois-ci, ils ont réutilisé des images de films en action réelle, puis ont demandé à leurs animateurs de s’inspirer de l’univers visuel Van Gogh pour reproduire le même style avec la technique d’animation « peinture à l’huile ». Le résultat a donné naissance à une palette visuelle d’une finesse incroyable, mêlant l’art classique à l’art de la narration par l’animation. Avec la sortie prévue du film The Peasants en 2023, après avoir été projeté lors d’un festival, ils espèrent une fois de plus mettre en avant tout le potentiel du média.

The Peasants se base sur le roman de Władysław Reymont et met en scène Jagna Paczesiówna (Kamila Urzędowska) qui est secrètement amoureuse d’Antek Boryna (Robert Gulaczyk), un homme marié et fils du plus riche du village. Malgré cela, d’autres personnages dont le père d’Antek, Maciej Boryna (Mirosław Baka), viennent courtiser Jagna. Malgré ses sentiments pour Antek, Jagna accepte finalement de se marier à Maciej pour assurer sa subsistance à elle et à sa famille. Cela s’accompagne alors d’une liaison ardente avec Antek. Pendant la même période, les tensions montent d’un cran dans le village avec l’installation des troupes russes et le déchainement de la violence.

Dans le domaine de l’animation, The Peasants a fait de 2023 une année mémorable. À la même période où Spider-Man : Across the Spider-Verse est sorti au grand écran, The Peasants a imposé son style avec des images animées très réalistes qui dépassent les simples attentes des spectateurs. L’œuvre met en valeur des scènes de danse, de sexe explicite et de violence avec un réalisme épatant. Une telle atmosphère savamment créée et gérée ne pourrait être reproduite par une animation par ordinateur. La cérémonie de mariage entre Jagna et Maciej compte notamment parmi les scènes vertigineuses et distinctives de l’année 2023.

Une adaptation fidèle mais prévisible du roman

Cependant, la beauté visuelle du film se voit éclipsée par l’aspect répétitif de l’histoire. En suivant de près le roman de Reymont, le scénario adopte une certaine monotonie et tombe dans la prévisibilité, ce qui lui fait perdre en intensité. En cause ici, le défi de puiser dans un répertoire dense et riche que représente le recueil de l’auteur du roman, Władysław Reymont qui a reçu le prix Nobel en 1924. Malheureusement, le défi n’est pas relevé et le film semble tourner en rond après le mariage qui marque la fin du premier chapitre. Le reste de l’histoire ne parvient donc pas à maintenir un niveau de suspense et d’intérêt suffisant.

Malgré la situation délicate à laquelle se confronte l’adaptation de ce roman, l’histoire réussit à aborder certains aspects forts pertinents et toujours d’actualité comme les relations homme-femme. Ainsi, peu de réactions négatives sont adressées à Antek malgré sa liaison avec Jagna. De son côté, c’est Jagna qui endosse la responsabilité face à l’opprobre public. Ces attitudes vis-à-vis de la différence des genres continuent à susciter du débat à ce jour, de quoi montrer que l’histoire imaginée par Reymont n’a pas perdu de sa force au fil des années.

En conclusion

Malgré les paysages à couper le souffle, l’histoire de The Peasants manque de dynamisme. Cependant, ce n’est pas un reproche à adresser à l’œuvre originale de Reymont qui a inspiré le film. Le vrai souci vient plutôt des réalisateurs, Hugh et DK Welchman qui n’ont pas su adapter l’histoire à notre époque contemporaine. Les attentes vis-à-vis du film étaient bien connues et anticipées, mais malheureusement, l’œuvre au final ne suit pas et rate sa mission d’innovation.

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