« La Jeune Fille du Sous-sol » : Quand la fiction prend racine dans une tragédie bien réelle
Le suspense poignant de « La Jeune Fille du Sous-sol » a atteint les sommets du classement Lifetime. Son intrigue s’appuie sur les faits réels particulièrement effroyables d’une jeune femme, Sara, séquestrée pendant des années par son propre père, Don, dans le sous-sol de leur maison. Devant dissimuler la vérité, Don tisse une histoire imaginée de fuite pour égarer sa femme, Irène. Sara subit alors des décennies de sévices, d’actes impensables qui débouchent sur plusieurs grossesses. La trame de fond de ce huis clos lugubre s’inspire de la horrible réalité du cas Josef Fritzl.
Cependant, comme beaucoup de films et séries qui tirent matière à fiction de faits divers tragiques, « La Jeune Fille du Sous-sol » n’est qu’une version édulcorée de l’histoire véritable. La destinée d’Elisabeth Fritzl, l’avatar de Sara interprétée par Stephanie Scott, est bien plus incertaine. Les exactions commises par Josef Fritzl en Autriche surpassent en horreur celles du personnage fictif de Don Cody dans le film. Les événements terrifiants qui ont donné naissance à ce film sont parmi les plus choquants de notre histoire récente.
« La Jeune Fille du Sous-sol » puise dans l’affaire Josef Fritzl
La sordide affaire pénale autrichienne, qui a fait trembler le monde à sa révélation, est le terreau de « La Jeune Fille du Sous-sol ». Elisabeth Fritzl en est la tragique héroïne, torturée et enfermée par son propre père, Josef Fritzl. Alors que le récit du film se déroule aux États-Unis, le vrai théâtre du calvaire d’Elisabeth se situe dans le sous-sol de leur maison à Amstetten, en Autriche, de 1984 à 2008. Josef Fritzl attire sa fille dans la cave et la neutralise à l’aide d’un linge imbibé d’éther, avant de l’y enfermer.
Sous la contrainte, Elisabeth est forcée d’écrire une lettre pour sa mère, Rosemarie, dans laquelle elle prétend s’être enfuie et ne souhaiter aucunement être retrouvée. La suite de l’histoire est une descente aux enfers pour Elisabeth, victime des abus de son père presque quotidiennement, jusqu’à la naissance de leur premier enfant, sept ans plus tard.
Don Cody retient Sara captive pendant 20 ans, une épreuve déjà bouleversante, mais la réalité d’Elisabeth Fritzl est encore plus terrible. Elle reste enfermée pendant 24 ans. Pendant ce temps, un locataire vit douze ans au rez-de-chaussée de la maison sans jamais deviner l’existence du cachot où séjourne Elisabeth, qui donne naissance à sept enfants. Trois d’entre eux restent captifs avec elle, victimes des tortures de Josef Fritzl, un quatrième meurt peu après sa naissance. Josef se débarrasse du corps en l’incinérant.
Sans aucune ressemblance à la réalité, est apparu un personnage supplémentaire dans le film « La Jeune Fille du Sous-sol » : le petit ami de Sara, Chris. Il est entièrement fictif et n’a pas d’équivalent dans les véritables événements vécus par Elisabeth Fritzl.
« La Jeune Fille du Sous-sol » n’est pas la seule adaptation de l’affaire Josef Fritzl
La tragédie vécue par Elisabeth Fritzl a inspiré de nombreuses autres œuvres artistiques, aux côtés de la « Jeune Fille du Sous-sol ». Le récit de sa vie a notamment été repris dans la série Netflix « The Chalk Line » sortie plsu récemment en 2022. Même si le film ne parle pas explicitement d’Elisabeth Fritzl ou de son père, son influence sur l’histoire est indéniable.
La série Netflix met plutôt l’accent sur une victime qui parvient à échapper à une captivité effroyable. Elle se souvient uniquement de son enfermement, une situation dans laquelle elle se trouvait dès sa naissance. Deux documentaires sur l’affaire Josef Frtizl ont également été diffusés, dont le premier est sorti seulement trois mois après la libération d’Elisabeth.
Elisabeth Fritzl, de nos jours
Elisabeth Fritzl, aujourd’hui, vit une existence discrète, en sécurité avec ses six enfants, sous la protection des autorités autrichiennes. Une fois la procédure juridique terminée, elle a dû changer de nom pour conserver une vie privée. Ses enfants, maintenant adultes, subissent des thérapies pour tenter de surmonter le traumatisme causé par Josef Fritzl.
« La Jeune Fille du Sous-sol », bien que ne reflétant qu’approximativement l’épreuve tragique vécue par Elisabeth et ses enfants, sert de témoignage horrifiant pour le grand public. C’est pourquoi des documentaires et des films basés sur des faits réels doivent être regardés par les téléspectateurs pour leur permettre de comprendre comment ces crimes peuvent être commis, évités et comment les victimes peuvent être aidées.
