Avatar : Le Dernier Maître de l’Air est reconnu comme l’un des dessins animés les plus acclamés. Il a su séduire un nombre incalculable de téléspectateurs partout dans le monde occidental grâce à sa trame narrative riche et complexe. L’annonce de sa prochaine adaptation en live-action, par la plateforme de streaming Netflix, ne fait qu’accentuer l’engouement autour de la franchise. Cependant, son spin-off, « The Legend of Korra », qui met en scène une héroïne plutôt qu’un héros, n’a pas rencontré le même succès ni la même reconnaissance.
Dans la foulée de la série originale, qui a réussi à dépeindre de manière authentique les personnages féminins forts tout en déconstructant les idées patriarcales, The Legend of Korra a dû faire face à de nombreux obstacles. On peut dire que le cas contraire aurait été étonnant, considérant les circonstances dans lesquelles la série a été développée. Le traitement inéquitable de la part de la chaîne Nickelodeon a semblé être dicté par des raisons sexistes, ce qui a empêché The Legend of Korra d’atteindre le degré de grandeur de son prédécesseur.
Yoo Jae-Myung, producteur exécutif de cette série, a expliqué en détails l’impact du sexisme sur la production de The Legend of Korra lors d’une discussion avec le programme INNERview. La série, contrainte par le scepticisme de Nickelodeon à l’idée de placer une protagoniste féminine au cœur de son récit, a connu des problèmes dès son lancement. Par exemple, Nickelodeon n’a jamais garanti la production de nouvelles saisons pour ce spin-off, contrairement à l’original qui avait profité d’une commande de soixante épisodes d’emblée. De plus, elle n’a pas bénéficié du même soutien marketing que la série originale.
Le message fort contre le sexisme porté par Avatar : le dernier maître de l’air n’a pas trouvé d’écho dans les coulisses du spin-off. Le personnage de Sokka, un membre de la tribu de l’eau, est une représentation du sexisme systémique dans la série. Cependant, au fur et à mesure que les épisodes s’enchainent, il évolue en apprenant à apprécier et à respecter les capacités des guerrières. Cela montre que de la même manière qu’il est possible de changer les mentalités dans les univers fictifs, il faut s’efforcer de faire de même dans notre société.
L’intention derrière « La Légende de Korra » était pourtant louable : donner aux fans du monde entier une héroïne dans l’univers d’Avatar. Et il aurait dû en être ainsi, compte tenu de la manière dont ses prédécesseurs, Avatar : Le Dernier Maître de l’Air, ont réussi à déconstruire le sexisme et le patriarcat. Malheureusement, la série s’est retrouvée à faire du surplace, reléguée à une version en ligne par Nickelodeon, et n’a jamais réussi à égaler la popularité de l’original.
Cependant, les fans d’Avatar peuvent se réjouir : avec le remake live-action prévu par Netflix, on peut espérer que le spin-off aura une seconde chance auprès d’un public plus large.
Les deux séries, soit Avatar : Le dernier maître de l’air et La Légende de Korra, sont en streaming sur Netflix et Paramount+.
