John Oliver, le célèbre présentateur de l’émission Last Week Tonight, s’est fait un devoir de critiquer les pratiques de la WWE, en particulier celles qui concernent le co-fondateur de la WWE, Vince McMahon. L’animateur a dénoncé les termes du contrat de la WWE qui décrit les lutteurs comme des « entrepreneurs indépendants », alors qu’ils sont embauchés exclusivement par la société. McMahon et la WWE se déchargent ainsi de l’obligation de fournir des avantages de santé et autres à leurs stars.
McMahon a fait face récemment à de nouvelles allégations d’abus sexuels et de trafic, déposées par un ancien employé de la WWE. À travers cette affaire, le nom de John Laurinaitis, ancien responsable des relations avec les talents, est aussi ressorti, accusé d’avoir lui aussi participé à des activités sexuelles dépravées avec le plaignant.
Quand John Oliver a attaqué la WWE et Vince McMahon
Dans un épisode édifiant, datant de 2019, John Oliver avait ouvert le débat de manière frontale sur la santé des lutteurs de la WWE, juste avant la WrestleMania 35. Oliver avait alors accusé l’organisation et son co-fondateur Vince McMahon de ne pas assumer leurs responsabilités en matière de santé des lutteurs.
Oliver avait dressé un portrait peu flatteur de McMahon, le qualifiant même de « connard » avant de se plonger dans plusieurs cas de lutteurs et de leurs familles qui se sont exprimés contre la compagnie. Il avait également diffusé des extraits de interviews avec Bret Hart, un lutteur professionnel à la retraite, dont le frère Owen Hart est tragiquement décédé sur le ring en 1999. McMahon, selon Hart, traitait les lutteurs comme des animaux de cirque.
Des lutteurs racontent leurs expériences traumatisantes à la WWE
L’émission d’Oliver a aussi évoqué le triste sort de lutteurs décédés jeunes à cause de divers problèmes de santé ou liés à la drogue, à l’instar d’Eddie Guerrero, Randy « Macho Man » Savage, Chyna et King Kong Bundy. Guerrero est mort à 38 ans suite à une maladie cardiaque causée par l’usage de stéroïdes et de drogues récréatives ; Savage a succombé à une crise cardiaque en conduisant, entrainant sa mort dans un accident de voiture ; Chyna est morte à 46 ans suite à l’abus de drogues, tandis que Bundy est mort jeune de complications liées au diabète.
Plusieurs autres lutteurs, tels que Umaga, David « British Bulldog » Smith, Rowdy Piper, Brian Pilman, The Ultimate Warrior et Sara Lee, sont tous morts jeunes en raison de divers problèmes de santé ou liés à la drogue.
Notamment, le deathmatch tragique de Chris Benoit avait suscité la polémique en 2007, quand cet homme de 40 ans a assassiné sa femme et son fils de sept ans avant de se pendre.
Le contrat problématique de la WWE
John Oliver a également pointé du doigt le contrat de la WWE qui libère l’organisation de toute responsabilité en cas de blessures permanentes ou de mort du lutteur. Il a diffusé un clip de l’ancien lutteur CM Punk, dénonçant les actions irresponsables d’un médecin de la WWE.
Punk avait révélé dans un podcast de 2014 que le médecin de la WWE voulait qu’il ignore une commotion cérébrale pour assister à un match en Europe. D’autres lutteurs, tels que Gail Kim et Colt Cabana, ont validé les accusations d’Oliver, ce dernier espérant que la critique d’Oliver « ferait parler les gens ».
Dans une réponse à Entertainment Weekly, la WWE a qualifié les allégations d’Oliver de « présentation unilatérale », affirmant en outre qu’Oliver avait « simplement ignoré les faits ».
Le défi pour la WWE
Le Talent Wellness Programme de la WWE a également été mis sous le feu des critiques par John Oliver. Malgré la présence de tests cardiovasculaires et de tests de fonction cérébrale, Oliver a affirmé qu’ils étaient inutiles si l’entreprise ne fournissait pas de véritables avantages de santé. Il reste à voir comment la WWE va répondre à ces nouvelles allégations.
