Découvrez « Le régime », la nouvelle frasque satirique de l’équipe HBO
« Le régime » est la nouvelle création ultra ambitieuse de l’équipe qui a donné naissance à « Succession ». Distribuée par HBO, cette mini-série comique est portée par une Kate Winslet au sommet de son art, secondée par un casting solide. Certes, « Le régime » a ses moments d’inégalité, mais dans l’ensemble, lorsque tous les éléments de la série se conjuguent harmonieusement, on obtient une œuvre à la fois divertissante et provocatrice.
La série met en lumière une chancelière autoritaire au pouvoir d’un pays européen inventé, et nous relie à elle, alors que sa mainmise sur son peuple commence à chanceler entre les murs décrépits de son palais. Pour les amateurs de satire politique à l’anglaise, « Le régime » offre de nombreuses idées provocatrices. Cependant, le nombre restreint d’épisodes limite parfois le rythme et déroute le ton.
Le premier épisode dirigé par le maître de la réalisation Stephen Frears, est traversé par un humour sec qui n’est pas sans rappeler le style très british d’Armando Iannucci. Les premiers épisodes sont tellement en accord avec le style de Iannucci qu’on en devient surpris de ne pas le voir apparaitre au générique comme contributeur.
« Le régime » : des débuts prometteurs qui se perdent en cours de route
Après le passage de relai à la réalisatrice Jessica Hobbs, la série semble prendre une tournure plus grave. Les inspirations réelles des personnages qui n’étaient qu’insinuées deviennent désormais bien plus évidentes, et la série se désintéresse de la moquerie à l’encontre de ses personnages, au profit d’une approche plus sombre. On glisse alors de l’absurde à une satire grinçante qui, quelquefois, peine à convaincre.
Il est un peu déroutant de voir comment « Le régime » tente de nous faire ressentir une empathie, pour des personnages qui, de toute évidence, font écho à des faits réels. On pourrait établir un parallèle avec « Succession », autre œuvre de Will Tracy, où les protagonistes sont également irrécupérables mais ils n’en sont pas moins des criminels de guerre.
Malgré cela, il faut saluer l’excellence du casting qui réussit à rehausser le jeu, en dépit de l’inégalité des rôles. Kate Winslet, à travers son personnage, nous offre une performance marquante, réussissant à allier menaces, confiance et naïveté. Matthias Schoenaerts n’est pas en reste et donne une perspective très sensible à son personnage.
En dehors des deux têtes d’affiche, on reconnait plusieurs visages familiers, bien que leurs rôles paraissent sous-exploités. Hugh Grant se démarque dans l’un des épisodes, prouvant, une fois de plus, l’étendue de son talent, bien au-delà du registre qui lui est communément attribué.
En termes techniques, « Le régime » est une véritable réussite, grâce au travail acharné des réalisateurs et de tous ceux qui œuvrent derrière la caméra. La bande originale, composée par Alex Heffes et Alexandre Desplat, lauréat d’un Oscar, confère une légèreté nécessaire à la série qui nous entraine parfois dans des eaux obscures.
« Le régime » avait le potentiel pour être une satire moderne exceptionnelle, et a réussi à l’être pendant deux épisodes. Néanmoins, comme cela arrive fréquemment avec les farces, le créateur Will Tracy finit par s’embourber et s’écarte de sa ligne directrice. Malgré cela, « Le régime » vaut le détour, ne serait-ce que pour les prestations remarquables de l’ensemble du casting.
La série « Le régime » sera diffusée pour la première fois le 3 mars sur HBO à 21 h HE/PT, et de nouveaux épisodes seront proposés les dimanches suivants. Les six épisodes examinés.
Note finale : 7/10
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