Ce n’est plus un secret : le géant du web, Facebook prévoit de fermer son onglet « Actualités » en avril 2024 aux Etats-Unis et en Australie. Lancé en 2019 à l’aide de millions de dollars consacrés à des accords de contenu avec des éditeurs notables tels que le Wall Street Journal, le New York Times et CNN, Facebook News va définitivement disparaitre.
La plateforme précise qu’elle se désinvestit de l’actualité, une orientation qui a déjà été illustrée par la fermeture des articles instantanés. Ce changement de cap s’accompagne aussi du départ de Campbell Brown, ancien responsable des partenariats d’information, survenu en octobre dernier.
À l’époque où Facebook News avait été mis en place, l’entreprise avait déclaré vouloir renforcer le journalisme de qualité et la démocratie. Une enquête interne avait par la suite montré que les attentes des utilisateurs en matière d’actualité n’étaient pas comblées, notamment pour des catégories telles que l’entertainment, la santé, le business et le sport.
Aujourd’hui, le discours de Meta – maisons mère de Facebook – est tout autre. En effet, selon l’entreprise, les actualités représentent moins de 3% du contenu des flux de leurs utilisateurs internationaux et ne sont qu’une petite part de leur expérience Facebook. Dès lors, la direction de Meta a décidé de concentrer davantage ses efforts sur des contenus tels que les vidéos courtes, plus prisés par les utilisateurs.
Ce changement de cap encourage explicitement les éditeurs à privilégier la publication de liens sur leurs propres pages et à recourir à des outils comme les « Reels » et les publicités pour diriger les utilisateurs vers leurs propres sites, loin de la plateforme Facebook.
L’abandon des accords de licence n’est pas nouveau aux Etats-Unis. En effet, Facebook avait déjà renoncé à ces contrats il y a deux ans. Mais en Australie, cela a pour conséquence de couper les 70 millions de dollars annuels versés à des médias tels que Sky News Australia, News Corp, Seven, Nine et Le Gardien. Ces accords, conclus pour trois ans à la suite de l’adoption australienne du Code de négociation obligatoire pour les médias d’information et les plateformes numériques, sont sur le point d’expirer.
En 2021, une bataille de pouvoir avait déjà ébranlé l’Australie, lorsqu’une modification de loi avait mené Facebook à instaurer une interdiction d’information temporaire, bloquant même des pages d’organisations gouvernementales et d’organisations à but non lucratif. Facebook et Instagram avaient aussi bloqué l’accès aux informations au Canada l’année dernière, suite à une loi similaire.
