L’annonce d’Apple sur le lancement imminent du Vision Pro a suscité, sans surprise, beaucoup de buzz. L’ampleur de l’offre promettue reste néanmoins à clarifier, Apple ayant annoncé plus d’un million d’applications disponibles lors du lancement. Une information quelque peu trompeuse, selon Mark Gurman de Bloomberg, puisque nombre d’entre elles seraient en réalité des adaptations d’applications iPad et iPhone déjà existantes.
Ce positionnement est d’autant plus étrange que, parmi ces adaptations, se retrouvent plusieurs des applications phares d’Apple, tels que les podcasts, les actualités, le calendrier et les rappels. Pour un produit à 3 500 dollars, il semblerait justifié de s’attendre à des applications spécialement développées, en accord avec les fonctionnalités innovantes du Vision Pro. Le succès de cette nouvelle plateforme est en jeu, notamment en termes de productivité, où l’efficacité des interactions tactiles est cruciale.
D’autres enjeux sont à prendre en compte. La newsletter Power On alerte sur l’enthousiasme timide des développeurs pour cette nouvelle technologie. Certains facteurs tels que la politique tarifaire stricte de l’App Store d’Apple et le volume peu convaincant de l’utilisateur initial semblent démoraliser les acteurs indépendants. Selon les propos de Paul Haddad évoqués dans ladite newsletter, certains développeurs indépendants pourraient d’ailleurs être rebutés par le prix élevé du kit de développement Vision Pro.
La présence de grandes entreprises est également en question. Le Vision Pro ne comptera pas, à son lancement, d’application native pour des plateformes populaires comme Youtube ou Netflix. Il faudra alors passer par Safari pour y accéder, ce qui pourrait s’avérer suffisant compte tenu de la compatibilité 4K avec le navigateur d’Apple.
Ces constats ne condamnent pas nécessairement le Vision Pro. Il est tout à fait possible qu’il trouve son public, comme ce fut le cas pour l’Apple Watch et l’Apple TV, malgré l’absence d’un écosystème d’applications dynamique. Cependant, Il serait naïf d’ignorer le manque d’enthousiasme des développeurs. Pour prospérer, le Vision Pro aura besoin d’une offre plus convaincante que quelques applications de films 3D intéressantes.